PAKSE / VENTIANE, 700 km…en bus :)
Nous arrivons au Laos par la frontière avec la Thaïlande qui se trouve au sud-ouest. Apres un passage de frontière dans la matinée, sans encombre (1) et quelques heures de route, nous rejoignons Pakse, la ville la plus proche. Nous sommes le 16 février.
Sur la route, je n’arrêtais pas de dire à Ludo « T’inquiète pas, ça va descendre parce qu’a Pakse, il y a le Mékong » (dans ma tête un fleuve est forcément bas en altitude !), mais en fait ça n’a fait que monter ! Arriver à Pakse, il faisait très chaud…on a cherché une guest house, mais après plusieurs qui nous ont répondu « full », on s’est repose la question de rester dans cette ville avec laquelle on n’avait pas un super feeling. Apres quelques tergiversations, on a décidé de prendre un bus de nuit pour Ventiane, la capitale du Laos à 700km au Nord, toujours sur les rives du Mékong (on ne le lâche pas !).
On a alors cherche une guest house mais juste pour prendre une douche. Apres plusieurs refus, on trouve une Guest House toute neuve au bord du Mekong, avec des gens super sympas qui nous accueillis avec plaisir, et on a passé le début de soirée à partager des bières avec deux cyclo suisses, qui eux aussi ont acheté leurs vélos en cours de voyage, des gens avec qui on a vraiment bien accroche, une belle rencontre !
On a pris un bus pour traverser quasiment la moitié du pays, car avec notre visa d’un mois, on pensait ne pas avoir assez de temps pour parcourir le pays du Sud au Nord en vélo ; et on s’est dit quitte à avoir loupe les « 4000 iles », autant qu’on zappe tout le Sud du Laos, et qu’on se consacre au Nord, qui a l’air plus montagneux et vert.
Arrive à Ventiane après une nuit dans le bus (on était mal place tout au fond : sous la clim’ a – 1000C, et avec des bons de 3 mètres de haut, on n’a pas fermé l’œil), on a commencé par réparer la chambre à air de Ludo au milieu de la gare routière, car elle s’est crevée dans la soute du bus ! On a rejoint ensuite la ville a 8km dans les bouchons, pris une guest house, et filer au consulat de Thaïlande pour faire notre demande de visa. Ventiane se trouvant à la frontière thaïlandaise (il y a un pont assez récent qui traverse le Mékong), des centaines de personnes se retrouvent chaque jour au consulat pour faire une demande de visa ou un renouvellement…donc des heures d’attente, mais en discutant avec des expat’ et des voyageurs, ce n’est pas désagréable !
Bon après a Ventiane, on n’a pas fait grand-chose de spécial, a part dormir, aller manger dans un resto indien (qui marque le début de ma révélation pour la cuisine indienne !), acheter deux trois trucs pour les vélos, se renseigner sur les routes, se balader dans les rues…on n’a fait aucune visite en fait. Il a fait très chaud.
On a rencontré un français qui tient un des magasins de vélo de la capitale (qui sont peu nombreux) et qui nous a dit qu’on avait faire une super affaire en achetant nos vélos (qui viendraient du Japon, d’occas’ mais comme neufs car apparemment les japonais se débarrassent très vite de leurs vélos après les avoir acheté) ; cette nouvelle nous a fait bien plaisir, et nous a donné plus confiance dans nos vélos!
Vientiane est une capitale mais c’est tout petit, tout calme, rien à voir avec les grosses villes comme Hanoi, HoChiMinh City ou Phnom Penh. Ça nous a plutôt bien convenu car maintenant plus on évite les grosses villes, mieux on se porte !
(1) le douanier a bien tente de nous faire payer 1 $ supplémentaire parce que c’était dimanche, mais voyant qu’on refusait catégoriquement, il n’a pas trop insiste… on s’est rendu compte par la suite que cette pratique était d’usage sur d’autres postes frontière et qu’elle était même indique sur le routard (comme si c’était normal); malgré tout on pense que c’est de l’argent cash qui va directement dans les poches des douaniers, et que ça n’a rien d’officiel. En sortant du Laos, (un dimanche encore !), nous avons donné les 2$ sinon le douanier ne nous donnait pas le coup de tampon !... et on n’avait pas le gout d’attendre !
La route de VENTIANE a VANG VIENG, 185km, le plaisir de rouler au milieu de paysages VERTS (et non plus jaunes crame !)
Le 20 février, on prend la route du Nord direction Vang Vieng. On décide de prendre la route 10 qui passe par le barrage Ang Nam Ngum.. Dès qu’on quitte l’agglomération (c’est un bien grand mot J) de Ventiane, on est tout de suite étonné de trouver beaucoup de vert et de collines ! Apres 90 km on dort dehors au bord de la rivière « Nam Lik » (Nam = rivière) chez un mec qui nous loue une paillasse en bambou avec vue sur la rivière, on adore dormir dehors, et avec le bruit de fond de la rivière on est ... fatigues mais...heureux comme des papes !
Le jour d’après on file sur Vang Vieng, soit 95 km. La route est très belle encore une fois, au milieu des collines verdoyantes, on est ravi de ce qu’on trouve dans ce pays ! On passe par pleins de petits villages ou les gens semblent avoir une vie matériellement très modeste : petite maison en bambou, agriculture dans les montagnes, un point d’eau pour tout le village… Tous les gens partout où l’on passe nous salue : « sabaidee » en langue Lao, et les enfants encore plus bien sur ! Certains hurlent « sabaidee », d’autres le disent tout doucement mais quand on leur répond ils font des bons de joie ! On ne sait pas trop comment les gens nous perçoivent, s’ils nous prennent pour des extra-terrestres ou si ça leur semble tout à fait normal de voyager en vélos …mais la différence de langage met une barrière entre nous et eux et on ne peut pas échanger, ni avoir de réponse à nos questions.
Arrive a Vang Vieng, on trouve des touristes bourres en maillot de bain dans les rues (il n’y a pas que ça mais c’est l’image que j’ai retenu de notre arrivée !), et des bars ou d’autre touristes décuvent devant la série « friends »…gros décalage avec tout ce qu’on vient de voir le long de la route ; sommes-nous dans le même pays ?! Vang Vieng c’est un peu le spot branche pour venir boire pas cher et faire que des trucs cool comme descendre la rivière sur des chambres en air de camion et regarder des séries en mangeant des sandwiches au Nutella (2)! Autant dire que ce n’est pas ce qui nous a plu a Vang Vieng ! (bien qu’on ai craque pour un pancake Nutella, beurre de cacahuètes:)
Par contre le site est magnifique : pitons karstiques recouvert de foret, grottes, cascades, rivières, ce n’est pas pour rien si les occidentaux ont investis la place. On y reste quand même deux jours parce qu’on a trouvé des petits bungalows pas chers dans un grand pré, vue sur les falaises ; et un super bon petit resto lao. on y fait quelques balades, en vélo et à pied.
(2) Le tourisme a Vang Vieng a pourtant beaucoup diminue ces derniers années, suite à des restrictions imposées par le gouvernement (sous pression des pays occidentaux ?) suite à plusieurs décès de touristes : L’activité phare de Vang Vieng était de descendre la rivière sur des chambre à air de camion et de s’arrêter dans des bars pour boire…la drogue étant aussi bien présente, les gens se retrouvaient dans des états pas possible et certains y sont restes. Aujourd’hui c’est beaucoup plus calme, plus de bar le long de la rivière, les bars ferment aussi tous à minuit.
La route de VANG VIENG a LUANG PRABANG, 240 km, les montagnes a perte de vue… a nous en couper le souffle !
On quitte Vang Vieng, et après quelques kilomètres, un cyclo nous rattrape : c’est Cedric que j’avais « rencontre » survoyage forum (comme son nom l’indique c’est un forum de voyageurs sur internet)! Il est parti de Phnom Penh aussi et on se retrouve là par hasard ! Ce jour-là on fait 90 km avec une enOOOOOOOOrme montée sur la fin, et on arrive au sommet juste au coucher du soleil.
Nous sommes maintenant vraiment dans les montagnes. On croise des villages, ou plutôt des maisons construites entre la route et le flan de la montagne, les gens ont vraiment peu d’espace plat disponible. Les habitations montrent que les gens qui vivent la sont pauvres, ils cultivent un peu, et vivent encore une fois très modestement. A la tombée de la nuit (alors qu’on a plus du tout d’énergie et qu’on a faim !) nous trouvons un restaurant de route (pour arrêt des bus touristiques) qui nous héberge gratuitement ; on est à quelques kilomètres avant la petite ville de Phoukhoum. On s’installe donc là, au sommet, avec la vue sur les montagnes, et la satisfaction ressentie de les avoir franchies !
Le lendemain on roule jusqu’à Kioukacham, soit 58 km. Toujours la montagne avec une autre énorme montée sur la fin. On croise plein de petits villages et on s’arrête pour observer un monsieur qui confectionne un panier a riz en bambou : on est impressionne par son savoir-faire, et par la souplesse et la solidité du bambou. Quand on s’arrête dans les villages comme ça, on échange avec des gestes, et puis surtout je crois qu’on s’observe. Les gens nous observent, regardent nos vélos, nos habits, les enfants nous regardent avec de grand yeux… et nous aussi on les observe, car finalement on se trouve intrigant les uns les autres ; on regarde les vêtements, les expressions, les façons d’être… Chacun le fait en toute discrétion mais chacun le fait ! Et puis au bout d’un moment, la phase d’observation semble s’arrêter, et chacun reprend ses activités et discussions respectives…c’est marrant !
Dernier jour, 80 km pour rejoindre Luang Prabang. On s’attendait au pire avec une montée de 15 km annoncée (par un cyclo croisée sur la route), mais finalement cette montée n’était pas si raide que ça et il y avait surtout deux très longues descentes, (une de 20 et une de 24km) : première si longue descente de notre vie en vélo, la plus longue a quasiment durée une heure ! Quelle bonne sensation ! Nous passons notre troisième journée avec Cédric et arrivons ensemble à Luang Prabang.
Dans la journée, je dis aux gars que j’aimerais vraiment me baigner…et 6 km avant Luang Prabang, qu’est-ce qu’on trouve : une piscine ! Comme ça, ça ne vous semble pas très fou, mais pour nous c’était inimaginable qu’on trouve une piscine ici ! On s’est donc baigne dans une eau bien fraiche avec comme ambiance de fond de la musique (si on peut appeler ça comme ça !) diffusée à très haut volume dans des enceintes de qualité encore plus médiocre que la musique ! Ambiance que les jeunes laotiens adorent et qui ne semblent pas les stresser (car nous si on reste tout l’après-midi là c’est sûr à la fin on a la migraine !)